Visite très intéressante ce matin du Centre d’Excellence des Professions Culinaires (CEPROC) basé dans le 19ème arrondissement de Paris. Aux côtés de son directeur général, Xavier Geoffroy, j’ai pu découvrir cette école de gastronomie française de référence fondée en 1970 par la Confédération nationale des charcutiers traiteurs et traiteurs (CNCT).
Au sein de cet établissement qui accueille 700 élèves et stagiaires, la formation menée par une trentaine de formateurs et d’intervenants est à la fois pratique et théorique. La diversité des profils est manifeste, bien plus qu’il y a quelques années : si certaines filières doivent encore travailler sur leur attractivité pour atteindre la parité ou à tout le moins plus de mixité, nombreux sont les élèves venant de la filière générale et tous les âges sont désormais représentés.
L’apprentissage n’est plus une option « par défaut », il est désormais une voie d’excellence que l’on choisit de plus en plus après avoir fait d’autres études voire un tout autre métier, en particulier dans ceux de bouche.`
Au-delà du taux de 83,7% de réussite aux examens l’année dernière, le faible niveau d’abandon -moins de 10%- démontre la qualité de l’orientation et de la formation au sein du CEPROC.
Ces chiffres très encourageants doivent nous conforter dans notre politique de développement de l’apprentissage. Mais pour aller plus loin, un enjeu majeur est de travailler sur l’orientation et de faire se rencontrer plus efficacement l’offre et la demande.
Si plusieurs élèves avec lesquels j’ai pu échanger m’ont fait part de leur intention de créer leur entreprise ou d’en reprendre une juste après leur diplôme, la majorité ira travailler auprès d’un employeur, au moins pour un premier poste. La demande est bien là, les emplois dans ces métiers existent, partout en France mais aussi à l’étranger. C’est encore plus vrai depuis le Covid, qui n’a fait qu’aggraver la pénurie de main d’œuvre.
Nul doute que le nouveau service public de l’emploi France Travail va être un levier majeur pour mieux coordonner les acteurs de l’emploi, et notamment les missions locales et les agences Pôle Emploi.
Nous devons susciter toujours plus de vocations, faire connaître et valoriser l’apprentissage auprès des jeunes -et notamment des NEETs et publics porteurs d’un handicap, des étudiants, des salariés en reconversion professionnelle et des demandeurs d’emploi. Pour les jeunes, il faut également « emmener » les familles et les professeurs du secondaire. C’est la société entière qui doit être définitivement convaincue de la voie d’excellence qu’est l’apprentissage.
Poursuivons dans cette voie en agissant sur d’autres leviers afin de permettre à chacun de s’émanciper professionnellement et à notre pays de connaître enfin la société du plein-emploi.